La technologie, ennemie du peuple ?
Un courant puissant anti-technologie parcourt l'extrême-gauche (y a qu'à lire Rebellyon...). En quoi est-ce se tromper de combat ?
Par exemple, les nanotechnologies sont fustigées comme étant le moyen pour l'Etat de nous contrôler plus encore, grâce à des puces microscopiques. C'est déplacer le débat. Les nanotechnologies pourraient avoir bien d'autres applications que de rendre le monde encore plus sécuritaire : ainsi, en médecine, elles pourraient permettre de développer des technologies pouvant agir à l'intérieur du corps. Certes, elles pourraient aussi servir à nous contrôler, mais ce n'est pas leur fin ultime.
En ce qui concerne l'environnement, seule la recherche, par exemple sur la fusion nucléaire, permettra de relever le défi de produire de l'énergie propre. Seule la technologie permettra de retraiter les déchets et de produire proprement. Il faut savoir que le néolithique a été très polluant du fait des déffrichages.
Le même problème existe avec les OGM. Ce contre quoi il faut se battre, c'est le fait que des sociétés se servent des OGM pour rendre les paysans dépendants, pour breveter le vivant. Mais pas contre la recherche sur la génétique en tant que telle.
D'une part, il ne faut pas confondre recherche fondamentale et les technologies. La science est neutre ne saurait se conformer à des principes éthiques si elle reste fondamentale, bien sûr. Quant au développement des capacités technologique, il permet d'allonger l'espérance et vie et de produire davantage en travaillant moins. Sans progrès scientifique, on mourrait à 30 ans en couches ou de caries, 80% de la population serait paysanne et illétrée. Par contre, les applications techniques de la science doivent se conformer à une éthique qui reste à définir mais ne doit pas être en conflit avec l'intérêt du peuple.
Le problème, c'est que le financement de la recherche par l'Etat et les grandes entreprises, militaires, pharmaceutiques la met au service du capitalisme. L'accès à la technologie (par exemple les ordinateurs) n'est pas réparti équitablement dans la population française et dans le monde. Les techniques se répandent verticalement dans la société pour nourrir le capitalisme. Lorsque la masse accède à une technologie, elle donne de l'argent à ceux qui l'exploitent et confisquent à leur bénéfice le savoir technologique grâce aux brevets. Et donc renforce les exploiteurs.
Etre révolutionnaire, ce n'est pas regretter que les Vélo-V, à Lyon, soient bourrés de technologie, c'est avant tout de regretter qu'il faille avoir plein de thune sur son compte et une CB pour les louer. Il faut que le peuple s'approprie la technologies en supprimant les brevets. Il faut émanciper la science des logiques capitalistes et étatiques.
Ne sombrons pas dans l'obscurantisme anti-technique. Ni la science ni la technologie ne sont les ennemis du peuple. C'est le capitalisme qu'il faut détruire ! Si la science et le développement technique étaient mis au service exclusif du peuple et non plus des exploiteurs, ils ne sauraient ni franchir les limites de l'éthique ni nous asservir.