Emeutes post électorale à LYon
Après avoir cherché la manif aux Terreaux, on arrive sur Bellecour vers 22h30... Pour découvrir une place noire de monde, en train de gueuler "police partout, justice nulle part". Les CRS bloquent la jonction entre la place Bellecour et la rue de République, pour nous empêcher de rejoindre le reste de la manif, qui est de l'autre côté. On se ramasse des lacrymos mais le vent n'est pas dans le sens des crs et donc c'est assez inefficace. La vitrine d'un magasin est défoncé. Deux ou trois gars veulent empêcher l'action (que pour notre part nous soutenons) et ça se cogne.
Le plus gros problème pour les manifestants est logistique. Les manifestants commencent à fouiller les poubelles pour y trouver des canettes. Certaines brûlent. Des CRS arrivent par la rue parallèle à la rue de la Ré. Un container est renversé. Une pluie de projectiles s'abat sur eux et ils reculent. Ces batards nous tirent dessus à coups de flashball ; une fille est blessée au visage. On se mange plein de rafales mais ça nous empêche pas de rester là. Ils tirent aussi des lacrymos à l'horizontal car les arbres empêchent les tirs verticaux. Un mec se mange la grenade en pleine gueule, un autre, dans la jambe.
Ils avancent sur la place Bellecour et nous tirent encore des coups de flashball. Des gens s'assoient pour attendre le massacre. Ils nous éparpillent et nous chassent de la place. Pour un repli collectif, c'est raté car ils bouchent toutes les issues.
On se rend vers un pont, vers Saint Jean, où les CRS se font alpaguer par des manifestants. Pendant ce temps, aux Terreaux, c'est tendu. Un groupe d'une dizaine de personnes est assis par terre, entouré de flics. 25 personnes ont été arrêtées en tout. Quand nous nous y arrivons, après avoir traversé une rue de la Ré aux poubelles renversées, en flamme, aux vitrines taguées, c'est en même temps que les CRS et ça sent encore la lacrymo. Ils protègent de quelques manifestants un hall d'immeuble en flammes. Le feu grimpe au premier étage. Les pompiers évacuent l'immeuble.
Dans Lyon, partout des lardus. Gendarmes mobiles, CRS, BAC, y a même quelqu'un qu'a dit voir le GIPN passer. Alors qu'on désigne une voiture de la BAC, un baqueux sort la tête de la caisse et nous dit "et ouais, c'est la BAC, va falloir quitter le pays". Charmant. Pas moyen d'entrer sur la Place Bellecour. Elle va rester bloquée jusqu'à 5h00. Plus tard, on entendait, vers 2h00 du matin, au loin, "SARKO FACHO" vers l'avenue Berthelot.
Il paraît aussi que ça a cramé à Vienne, à L'ISLE, MALISSOL et ESTRESSIN mais on a pas enconre suffisamment d'infos pour vous en dire plus.
Sarko a peut être gagné les élections, mais son camp a du mobiliser toute la force de répression du pays pour faire taire sa rage, et sans succès. Sarkozy, la rue te rendra coup pour coup, si toi tu as peur d'elle, elle, elle n'a pas peur de toi.